Cocaïne

Publié le par Le Déserteur

 
   Point n’est besoin de se faire violence pour éviter le affres du monde moderne. Suffit d’un peu d’amour. Et d’un peu de cocaïne. Amour. Et une prise, fioup ! conduit nasal, renifle, mouchoir, et tout glisse. Le nez encore chargé de senteurs citronnées, la Méditerrrannnéééeee, tu dévales les marches de ton escalier 6 étages sans ascenseur pas grave t’as une pêche d’enfer, le guadeloupéen de concierge en train de se laver les pieds sous le robinet du local à ordures, le mioche de la nana du 4ème qui hurle à la mort pour une histoire de carte Pokemon fluo tombée par terre – « il est mignon » « c’est une fille », pas grave il est mignon quand même ; petit tas vagissant poussette, roule, roule. M’en fous, c’est le monde joli des choses qui chosent. Bonne journée. Dehors tout est bleu blanc glace, vent et souffle, fioup! vent joli. Une petite prise en se baissant comme pour lacer ses chaussures parce que ça sent l’hostile tout de même, c’est Paris. Tous ces visages, ces mains, ces pieds qui battent le sol. Pas de l’oie désordonné, mimétisme compétitif, c’est à celui qui avance le plus vite et le plus seul. Toi tu glisses, glisses, sniffes, fioup ! Pou ! nez surcharge. Stop pupille attaque front droit latéral tempe électrique. Evidemment que tu les regardes bizarre, frontal, brutal ; un peu de vérité, la vérité n’est qu’amour. Et cocaïne. Reprise. Craque. Craque et crache, amour, sang au nez gel aux tempes. Reprends-toi. Relève, reprends, regarde, poches, mains, mains qui tremblent d’amour blanc. Pulse pulse pulse. Trois trois trois. Coke. Arrêt cardiaque. Soubresaut, attaque cortex alerte. Tu tombes raide mort devant une paire de Nike soldée.

   Encore une affaire qui t’es passée sous le nez.

Publié dans Des jours en désordre

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L
<br /> Ineffable !<br /> <br /> <br />
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