Tes baleines échouées

Publié le par Le Déserteur

   Bordel, j’ai quand même un peu envie de mourir en voyant tout ça, toute cette misère, toute sa misère. Son univers. Des lambeaux. Ça pendouille de bons sentiments, ça dégueule de tous côtés. Elle me balance toute sa vie en une phrase sans ponctuation, des images d’elle, des photos, de la musique. Sa musique. Ses mots. Ses mots à elle. Dégueulasses.
   Elle me raconte sa vie. Elle me fait sa concierge portugaise. Encore un peu elle me montre ses cicatrices, sa chatte. « Le principe qui règne aujourd’hui est une curiosité universelle. Chacun montre sa belle âme, raconte ses secrets. Qui a le malheur de ne pas s’y intéresser est un monstre. Il faut se passionner pour les ennuis de la concierge, sinon, douze balles dans la peau. L’humanité, ça ne transige pas ». Je sais Nimier je sais. Mais j’en ai rien à branler de sa vie moi ! Tu veux voir la mienne ? Attends, je te montre. Pis non, même pas. Tu pourrais pas. Tu vas me répondre que je suis horrible, que j’ai pas le droit de penser tout ça, c’est trop dur. Et puis tu vas finir par te toucher le point de goodwin et tu vas me traiter de nazi, histoire de couper court. Tu vas me niquer mon orgasme.
   Tout ce que j’essaie de faire, c’est de maintenir l’univers en état de noblesse et de drôlerie ma poule ! De me trouver ma place à moi. Pas mon petit confort intellectuel hein ? Pas tes niaiseries de conneries de protection du droit des baleines ou je sais pas quoi. C’est mes fantasmes. Conçus dans l’ombre et dans les courbes. Et j’y peux rien. J’y peux rien du tout. Et puis, tu comprends… l’allure, il importe de garder son allure. « La grande affaire de la vie consiste à n’être dupe de rien ». Nimier. Connais pas ? Normal.
   Je suis désolé de pas t’aimer. Non en fait, je suis pas désolé. Plus généralement si mais pas là. Je me désole pas sur le vide. Je peux pas. Parce qu’il est déjà là, en moi. J’ai tout. pourtant. Tout ! La beauté, la richesse, l’intelligence, une santé de bœuf. C’est ce que me disait mon pote. Et il a rajouté : « mais il te manque quoi ? ». L’amour ? Vas-y, on passe. Le talent ? Peut-être. La gloire ? Sûrement. Pourquoi ? Mais franchement, j’irai faire quoi moi avec la gloire ? Sûrement encore des confettis. Des avions en papier. Des boulettes. Je chierai dessus. Je pourrais pas me retenir. Faut que je nie. Faut que j’excède. Faut que j’abuse. Tu sais ce qui me manque ? C’est de la pondération. Je suis pas un homme sage, au sens strict du terme. Je suis même plutôt une raclure je crois. Alors viens pas me faire chier avec tes baleines. Je suis pas une putain de plage. Viens pas échouer sur mes berges.

Publié dans Saynètes

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F
J'attends l'overdose.
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F
je crois que je vais finir par flipper à chaque nouvel article.<br /> De la putain de weed que c'est. Qui te prend directement à la gorge. Tu sens le bad tripe arriver mais tu pompes comme un malade. Tu le boufferais presque.<br /> Et puis, ça tape comme un bourrin. Pour bien impregner la réalité. Pour pas en perdre un poil. Pour en être remplis jusqu'à la gerbe.<br /> Quelques temps d'abstinence et hop, on suit de nouveau le lapin blanc au pays des merveilles.
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L
<br /> putain mais t'es qui flab? laissse-moi une adresse si tu veux ta dose quotidienne. J'en ai de la bonne...<br /> <br /> <br />